UN ENJEU ÉCONOMIQUE MAJEUR
Actuellement, 77 % des batteries pour véhicules électriques sont fabriquées en Chine. La relocalisation en France de la production de cette pièce essentielle répond donc à un enjeu déterminant en termes de souveraineté économique et industrielle. Elle représente également une opportunité majeure en termes d’emploi, mais également de vitalité économique, le potentiel du marché européen étant estimé à 250 milliards d’euros par an à partir de 2025.
Pour soutenir cet effort de réindustrialisation, trois grands acteurs industriels (Stellantis, Renault, Toyota) se sont réunis pour lancer le projet Electro’Mob, qui vise à structurer une offre de formation aux nouveaux métiers de l’automobile, dont la fabrication de batteries pour véhicules électriques. Les besoins en main d’œuvre sont en effet importants, puisque la filière prévoit de créer 17 000 emplois d’ici 2030. Ce projet de 25 millions d’euros permettra à de nombreuses personnes issues de la région (jeunes, demandeurs d’emploi, salariés en reconversion) d’acquérir les compétences spécifiques requises par cette nouvelle activité industrielle.
L’implantation de cette activité dans les Hauts-de-France, territoire phare et historique de l’industrie automobile française, va permettre à cette région de montrer et valoriser sa capacité d’adaptation et de transformation. Territoire clé des deux premières révolutions industrielles qui, en France, ont reposé sur le charbon extrait de son sous-sol, la région Hauts-de-France se repositionne comme un acteur incontournable de la nouvelle révolution économique, technologique, numérique, énergétique et écologique en cours.
Les perspectives économiques et industrielles des quatre projets de gigafactories sont très importantes. À Douvrin-Billy-Berclau, l’usine ACC dont l’activité a démarré en 2023, aura à terme une capacité de production de 24 Gwh et créera 2 000 emplois directs. À Douai, l’usine Envision (2024) produira 20 Gwh et créera 1 200 emplois directs. À Dunkerque, les projets portés par les entreprises Verkor (2025) et ProLogium (2026) auront respectivement une capacité de production de 50 Gwh et 30 Gwh, et créeront respectivement 1 200 et 3 000 emplois directs, ainsi que 3 000 et 12 000 emplois indirects d’ici 2030.
DécouvrirLES HAUTS-DE-FRANCE, TERRE DE GIGAFACTORIES
Cinq projets de gigafactories sont lancés ou en voie de l’être dans les Hauts-de-France, à Douvrin-Billy-Berclau (Pas-de-Calais), Douai et Dunkerque (Nord) et Amiens (Picardie). À terme, le territoire pourrait accueillir 8 usines de production de batteries pour véhicules électriques. La région Hauts-de-France n’a pas été choisie par hasard pour accueillir ces usines d’un nouveau genre. Elle est en effet un territoire phare de l’industrie automobile, avec 3 constructeurs mondiaux (Toyota, Renault, Stellantis) implantés sur 7 sites de production, ainsi que 550 fournisseurs, sous-traitants et prestataires automobiles fabriquant l’ensemble des pièces composant une voiture. Les Hauts-de-France concentrent aujourd’hui 31 % de la production française de voitures et 40 % de la production française de moteurs.
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DANS LES HAUTS-DE-FRANCE, UNE FILIÈRE QUI SE STRUCTURE
Alors que la région Hauts-de-France concentre déjà une part importante de l’industrie automobile hexagonale, elle deviendra demain le cœur battant de la filière des batteries pour véhicules électriques. La gigafactory de Douvrin-Billy-Berclau, dont l’activité démarrera bientôt, est considérée comme le premier maillon de cette filière qui se structure, et s’étendra bientôt à d’autres activités stratégiques comme le démantèlement et le recyclage des batteries. De nombreux sous-traitants liés à l’électromobilité vont aussi prendre place dans ce vaste panorama.
À côté de cette activité industrielle naissante, la recherche se poursuit pour penser la batterie de demain. L’enjeu est de trouver le meilleur compromis possible entre des paramètres aussi différents que le poids de la batterie, sa capacité de stockage, son coût de revient, sa durée de vie, sa faculté de recharge et son empreinte environnementale.
Un autre enjeu clé concerne la formation des salariés de cette industrie qui requiert des qualifications et des compétences très spécifiques. Pour relever ce défi, 40 partenaires industriels et académiques prennent part au projet Electro’Mob, qui prévoit de dispenser 11 000 modules de formation aux nouveaux métiers de l’automobile auprès de 8 000 personnes, d’ici à 2030. Cet ambitieux projet qui s’inscrit dans le cadre de l’action de la Plateforme automobile (PFA), fait l’objet d’un investissement de 25 millions d’euros. Il permettra de faire face aux nouveaux besoins de formation qui émergeront au fil du déploiement de cette filière, dont les multiples activités seront sources de retombées importantes pour les Hauts-de-France.
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