Quand la Terre chauffe
Il a fallu la réunion de plusieurs facteurs pour que la vie apparaisse et se développe sur Terre. Parmi eux, les gaz à effet de serre (GES) tels que la vapeur d’eau et le CO2, naturellement présents dans l’atmosphère, retiennent une partie de l’énergie reçue par le soleil, assurant un équilibre climatique favorable à la vie terrestre.
À partir du XIXe siècle, la révolution industrielle a généré de nouvelles activités humaines émettrices de CO2 et d’autres GES, dont certains, comme les gaz fluorés, ont une durée de vie très longue. En s’accumulant dans l’atmosphère, ces gaz modifient l’équilibre climatique. La température moyenne augmente, avec des conséquences lourdes. On observe notamment des vagues de chaleur plus fréquentes et plus longues, associées à une aggravation des sécheresses, une diminution de la ressource en eau potable, une fonte rapide des glaciers, une élévation du niveau de la mer, un renforcement des phénomènes climatiques extrêmes. Autant de bouleversements qui provoquent une détérioration générale des conditions de vie sur Terre.
Objectif : décarbonation !
Si l’ensemble les activités humaines émettent des GES, certaines pèsent plus lourd dans la balance climatique. En 2022, en France, d’après des données Insee, le transport routier était responsable de l’émission de 122,4 millions de tonnes de CO2, devant l’agriculture et la sylviculture (76,5 millions), l’industrie manufacturière et construction (73 millions), l’usage des bâtiments et activités résidentiels et tertiaires (64 millions) ou encore l’industrie de l’énergie (44,6 millions).
La marque laissée par ces émissions a un nom : l’empreinte carbone. Pour diminuer cette empreinte, la solution tient en un mot : décarbonation. Décarboner signifie réduire la teneur en CO2 des activités humaines, et en particulier des énergies, en développant des alternatives moins génératrices de GES (énergies renouvelables, nucléaire, gaz naturel) et en adoptant des processus et comportements plus sobres énergétiquement (performance énergétique, télétravail, etc.).
Cet effort collectif permet à la fois de s’attaquer aux causes et aux conséquences du dérèglement climatique, de mieux préserver l’environnement et les ressources naturelles, d’améliorer la qualité de vie sur terre, de stimuler l’innovation et les créations d’emplois.
Et en France, comment on avance ?
La prise de conscience par la France de l’urgence climatique et écologique s’est concrétisée par l’adoption en 2015 de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV). Cette loi posait les bases d’un nouveau modèle énergétique moins émetteur de GES et plus respectueux de l’environnement et des ressources naturelles. Elle fixait en particulier comme objectif une réduction de 40 % des émissions de GES à l’horizon 2030 par rapport à 1990.
La nécessité d’une large mobilisation de la société pour atteindre cet objectif ambitieux a amené le gouvernement à lancer en 2019 la Convention citoyenne pour le climat. Cette assemblée composée de 150 citoyens tirés au sort a travaillé sur 149 propositions concrètes visant à réduire les émissions des GES. Classées en 5 familles (consommer / produire et travailler / se déplacer / se loger / se nourrir), ces propositions esquissaient ni plus ni moins un nouveau modèle de société.
Ce changement de modèle repose notamment sur une croissance dite « verte » qui favorise dans un même mouvement la performance économique, la création d’emplois pérennes, la préservation des ressources et services environnementaux, les innovations sociales et technologiques. L’électromobilité est l’un des grands axes industriels de cette nouvelle trajectoire, incarnée notamment par les gigafactories qui produiront en masse des batteries pour véhicules électriques.